Si la question de la participation est un enjeu très actuel pour  nos démocraties, les formes qu'elle prend au Venezuela sont  nouvelles et singulières. Le régime instauré par Hugo Chávez  depuis 1998 constitue-t-il une alternative à la démocratie  représentative, inventée en son temps pour filtrer la  souveraineté populaire ? Hugo Chávez a non seulement changé  les mécanismes électoraux et étatiques, mais la logique tout  entière de l'espace politique, en imposant de nouvelles formes  d'auto-organisation locale. De fait, les majorités pauvres du  pays, historiquement exclues de l'action politique, ont été  incorporées à celle-ci en tant que sujets. Les Conseils  Communaux symbolisent cette « explosion révolutionnaire du  pouvoir populaire » et doivent constituer la base d'un nouveau  type d'Etat, du « socialisme du XXIème siècle ». Cette  réorganisation du pouvoir est marquée par une forte tension  entre la volonté de mettre en place une participation effective et  le maintien d'un contrôle autoritaire par le haut.  En cas d'éclipse de  son charismatique fondateur, malade officiellement depuis juillet  2011, l'avenir de la révolution bolivarienne n'est, pour le moins,  pas assuré.